Je sentais que la naissance était proche. Cela faisait déjà une trentaine de minutes que je ne pouvais plus me concentrer aussi bien sur la gestion des contractions. J'avais trouvé ma position pour l'accouchement et mon mari me soutenait par sa présence et ses prières silencieuses.
De mon côté aussi, je priais. Je n'ai pas demandé moins de douleur, juste de pouvoir avoir suffisamment de force dans mes jambes (elles tremblaient et me faisaient souffrir au niveau des veines) pour amener ma fille jusqu'à sa naissance et être inspirée pour "pousser" au bon moment. L'enfantement est véritablement un moment de profonde communion entre une femme et Dieu (notre Père Céleste), ainsi qu'entre elle et Jésus à Gethsémanée.
Combien j'ai ressenti l'assurance de pouvoir y arriver "seule", comme j'ai été créée pour le faire. Grossesse physiologique, bébé de taille et de poids moyens, maman encore jeune... Pourquoi médicaliser ce moment intense, épuisant, joyeux et mémorable? Ce choix de naissance à la maison est une des meilleures choses qui me soit arrivé. Ma compréhension spirituelle du monde s'est améliorée, mon lien avec mon bébé est plus fort et intuitif que ne l'a été ceux avec mes deux premiers enfants - et même si je sais que je n'étais pas prête à l'époque pour un accouchement sans péridurale, surtout dans le cas du second qui a été déclenché, je ne peux que regretter de ne pas avoir eu ce lien si puissant avec mon fils et ma première fille.
Lorsque la naissance se rapproche, les parturientes ont tendance à paniquer. Gérer les contractions devient plus difficile. Si au début du travail j'ai pu utiliser la technique de visualisation pendant chaque contraction et ainsi rester "détendue" et calme, dès le moment où le bébé a commencé sa descente et que l'envie de pousser a pointé le nez, mon esprit s'est laissé emporté par toutes les sensations de mon corps. Heureusement pour moi, j'ai beaucoup lu et étudié pendant ma grossesse. Je m'attendais à ce changement. Et au lieu de paniquer et dire que j'avais besoin d'être anesthésié, et bien que j'ai laissé échappé quelques "aide-moi" à ma sage-femme (et des "aïe-aïe-aïe"), je me suis "laissée faire". Je savais que la douleur allait être juste pour un moment.
Ma foi m'a également portée. Une des sages-femmes m'a surnommée "Power Frau". Il faut dire qu'Alice est sortie en une grande poussée. Et que j'ai dû être patiente pour que la délivrance soit complète (le cordon faisait presque 1 mètre!) A aucun moment je n'ai été désespérée ou anxieuse. Certes, je commençais à être fatiguée, mais je savais et ressentais que je n'étais pas seule, qu'il y avait une force, une énergie (donner le nom que vous voulez...) près de moi, autour de moi et j'ajouterai même EN moi.
Comme la visualisation n'était plus possible pour ne pas me laisser submerger par les contractions, j'ai pensé à Jésus priant à Gethsémané et ressentant toutes les douleurs que les humains subissent. La douleur de l'enfantement, les "horreurs" que certaines femmes subissent à ces moments-là, il les a ressenti lui-aussi. Pour être notre avocat lors du Grand Jugement, il a tout expérimenté en quelques heures. Mes pensées alors que mon corps était en train de donner la vie se sont tournées vers lui, vers le sacrifice incomparable qu'il a accepté de faire. Cette assurance que je n'étais pas seule dans ma "petite" souffrance m'a renforcé. J'allais donner naissance à ma fille, sans peur et sans problèmes. J'allais l'aimer et l'aider dans son développement, comme Dieu et Jésus-Christ nous aiment et nous aident.
Parce qu'Il n'a pas pris que nos péchés et nos souffrances sur Lui, il a également une infinie compréhension de l'Amour, de toutes les qualités divines que les humains possèdent. Alors je fais des efforts au quotidien pour être une source d'amour et de réconfort pour mes enfants. C'est un long chemin, où je trébuche souvent, mais au bout duquel je pourrai regarder le Seigneur sans regrets de ne pas avoir fait d'efforts. Je ne pense pas que j'aurai un autre enfant, alors cet accouchement à la maison, cette expérience que je garde précieusement en moi, est un rappel constant pour moi qu'avec Dieu et la confiance en nos capacités, soulever des montagnes - ou mettre des enfants au monde sereinement - c'est possible!
Merci Eolia, c'est un beau témoignage, en effet la naissance est si spéciale, pour l'avoir vécue juste quelques jours après toi, et j'ai aussi ce témoignage que Père Céleste nous a tant béni pour que tout ce passe bien et le miracle de la foi et de la prêtrise est si puissant. Les prières sont entendues et écoutées, j'ai pu ressentir à quel point mon Père Céleste se soucie de nous, dans ces moments! je t'embrasse
RépondreSupprimerMagnifique article. Je n'ai jamais accouché à la maison, mais j'ai aussi eu cette impression d'expérience profonde et spirituelle; Pas au sens habituel, mais quand même.
RépondreSupprimerPOWER FRAU ! ça te va bien
Eolia,J'ai lue avec attention ton article,sur l'accouchement a domicile,de ta fille Alice.Et c'est merveilleux,de pouvoir donner la vie,dans un endroit spécial.Alors,dans un temple ça doit être plus extraordinaire.Je t'embrasse et aussi tes petits.
RépondreSupprimer