Cette après-midi, alors que je peaufinais le texte de mon dernier chapitre, j'ai pris quelques minutes pour réfléchir à la portée que pourrait avoir ce que je venais d'écrire.
Je me suis lancée en janvier dernier dans l'écriture d'une fanfiction (une histoire issue de l'univers d'un support déjà existant, telle une série TV, un roman, un manga ou un film...). Au départ, c'était pour mon plaisir personnel, pour faire sortir de ma caboche toutes les idées qui y tournaient non-stop...
Et puis, les commentaires et les discussions avec d'autres auteurs de fanfictions ont commencé. J'ai fait la connaissance de jeunes et de moins jeunes d'origines diverses: une adorable québécoise qui étudie à l'université, des françaises hyper marrantes et aussi gamines d'esprit que moi, quelques américains... J'ai eu la surprise de constater que certains de mes lecteurs vivaient à Singapour, en République Tchèque, ou bien encore au Mexique!
Toutes ces personnes ont un point en commun: leur créativité. Peut importe que leur orthographe soit châtié que leur vocabulaire soit réduit ou encore que leur conception du monde ne soit pas la même que la mienne: nous avons tous le désir de créer quelque chose, de laisser s'exprimer ce qu'il y a en nous-même de plus joyeux ou de plus triste, de plus radieux comme de plus sale, de plus drôle autant que de plus torturé.
J'ai toujours su qu'écrire avait un véritable pouvoir. C'est cathartique de déposer son stylo sur une feuille et de laisser parler son Soi. Et quant bien même le clavier a remplacé la plume, nos tripes, notre sang, nos larmes, nos battements de coeur, nos souvenirs et nos souhaits s’épandent noir sur blanc pour donner vie à des mondes à la fois si intimes et si partagés.
A une collègue de plume qui me demandait d'où me venait une de mes idées "détail", je lui ai répondu que c'était du vécu, un peu retravaillé certes pour s'intégrer au 'plot' (au scénario). De là nous avons sympathisé et nous voilà alliées dans la délicate tâche de traduction de mon histoire vers la langue de Shakespeare .. Je traduis, elle relis et me montre toutes les petites choses à améliorer. C'est long mais mes lecteurs anglophones se montrent très patients.
Ce qui était une aventure en solo devient peu à peu une oeuvre à plusieurs voix. Ma beta-reader (c'est le terme qu'on utilise pour parler de la personne qui est ton correcteur), comme les lecteurs qui m'envoient des commentaires, me poussent à me dépasser afin de répondre à leurs attentes, à leur engouement pour cette petite histoire qui prend des allures d'épopée. Mon cerveau bouillonne de conversations, de nouveaux personnages, de retournements de situation, de situations cocasses et de drames inattendus.
Ma plus grande fierté à ce jour, et je ne suis pas en train de sombrer dans l'orgueil NON, est assez simple: avoir été remerciée par une étudiante anglaise, qui apprend plus ou moins toute seule le français, de lui donner le moyen de lire une histoire sur un sujet qui lui plait dans la langue de Molière et d'avoir en même temps un 'filet' avec ma traduction en anglais. Maintenant que j'ai reçu une telle déclaration d'affection, je ne pourrais jamais laisser mon travail inachevé!
Au détour d'un commentaire que j'avais laissé sur un chapitre d'un autre auteur, j'ai eu le grisant plaisir de découvrir que je n'étais pas la seule membre de mon Eglise à être créative (et sur le même fandom que moi en plus! fandom = univers fictionnel). Jessica écrit depuis plus longtemps que moi et elle apporte à chacune de ses histoires une touche de grâce, de tendresse et de divin qui emporte le lecteur vers des chemins plus lumineux.
Ses histoires peuvent être humoristiques, orientées science-fiction ou drame classique, elle ne perd pas de vu l'essentiel: ses lecteurs doivent être à même de ressentir à un moment ou un autre l'amour de Dieu, la Vérité contenue dans l'Evangile. Il y a de nombreux moyens pour apporter 'la Bonne Parole' à ceux qui nous entourent. Jessica a choisi celui-ci et je lui en remercie.
Le témoignage qu'elle m'a rendu lors de notre discussion a renforcé le mien, ainsi que ma conviction que par mes écrits, je pouvais apporter 'quelque chose' à quelqu'un quelque part...
Me revoilà à mon point de départ. Est-ce que ce texte aura un impact bénéfique? Je l'ai relu, je l'ai joué dans ma tête en plaçant les personnages dans le décor, avec leurs accents respectifs et leurs manies...
Verdict: si je rigole encore après quatre relectures, c'est qu'il doit être publiable...
Il est désormais en ligne, attendant patiemment d'être lu. Saura-t-il dérider quelqu'un de renfrogné? Permettra-t-il à un habitué de mon histoire de découvrir de nouvelles informations sur la suite du récit? Laissera-t-il quelqu'un sur sa faim? Seuls les commentaires me le diront... Pour ma part, je vais continuer à explorer le monde qui m'entoure afin d'enrichir l'univers déjà bien foisonnant que j'ai choisi pour base de ma fanfic. Certains de mes personnages vont souffrir, d'autres vont s'épanouir. Il y aura des grosses colères, des moments de déprime. Les coeurs de plusieurs vont s'emballer, tandis que d'autres vont s'éteindre. La vie va continuer, la magie aussi.
Et moi, je vais me coucher, les pensées plus virevoltantes que jamais. Bonne nuit!
PS: j'allais poster ce message sur le blog quand j'ai reçu mon premier commentaire sur le chapitre que j'ai publié cet après-midi. Une de mes fidèles lectrices a adoré. Elle était en "manque" de lecture, et paf! j'ai répondu à son grand vide. Je vous le dis, on ne sais jamais tout le bien qu'on peut faire quand on cultive un talent...
Et pour ceux et celles qui se demandent de quoi parle mon histoire, la base est le film d'animation des studios Dreamworks 'Les 5 Légendes' ou 'Rise of the Guardians' en anglais. C'est par ici:
et le petit chapitre bonus que j'ai mis en ligne aujourd'hui: One shot
Eolia mon amie,
RépondreSupprimerTe lire est un vrai délice... Nous avons tant en commun ....Bravo l'artiste...Bonne continuation sur cette voie, tu y es bien douée. Gros bisous de Babeth.