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vendredi 24 mai 2013

La RATP n'aime pas les poussettes (et les fauteuils roulants)

A fredonner sur l'air de "A bicyclette" de Y. Montand


On est parti de bon matin,
Munis de nos titres de transport,
Il y avait Jonathan, il y avait Eolia,
Sans Gabriel car à l'école (merci)
Et puis Sophie dans sa poussette...

...

Ah, les bus et les couloirs de métro! Les ascenseurs et les escalators!
Quel indigne (dé)plaisir pour toutes les mères avec poussette et pour toutes les personnes handicapées que de devoir se déplacer en Région parisienne. Quel parcours du combattant pour aller faire suspendre quelques mois sa carte de transport! Et ce n'était que l'aventure d'une matinée. Comme je compatis avec ceux et celles qui sont dans cette situation tous les jours.

Hier soir, Jo (mon mari, ndlr) et moi avons fait un constat: nous utilisions trop peu notre carte Intégrale Navigo ces temps-ci pour qu'elle soit "économique". Donc, nous avons regardé sur le site de la RATP pour connaitre les démarches à suivre afin de suspendre l'abonnement. Et là, première déception: impossible de le faire en ligne ou par simple courrier. Obligation d'aller à une agence Navigo ou à un guichet d'information "habilité à traiter les modifications de cartes". Youpa! Et une balade à prévoir dans le froid de décembre... pardon, de mai, j'ai perdu le fil des saisons. Nous nous sommes demandés comment font les personnes qui doivent déménager rapidement et qui n'ont pas forcément le temps en journée... Non, vraiment pas pratique.

Mon mari étant à la maison aujourd'hui, ni une, ni deux, après avoir déposé Gabriel à l'école maternelle, nous avons bravement pris le bus qui passe juste à côté. Direction: la gare Bibliothèque-François Mitterrand et son agence Navigo. Par chance, il y avait "peu" de monde. J'avais donc de la place pour Sophie et sa poussette.
Arrivés à Porte de Vitry, nous sommes descendus. Ben oui, ici et pas au terminus qui est à deux mètres de l'entrée de la station. Parce que voilà, en bon banlieusards que nous sommes devenus depuis que nous sommes parents, on a une carte Zone 2 et 3... Paris étant la zone 1, nous aurions du valider un ticket pour finir le chemin. Heureusement, la gare n'est plus très loin et le ciel est bleu (rare en ce moment). Après une bonne marche dans la rue du Chevaleret, nous arrivons devant l'une des entrées de la station.

Premier obstacle: l'ascenseur est bondé. Allez, go. On prend l'escalator en faisant très attention à ne pas lâcher la loulette. Arrivés en bas, nous longeons l'entrée du métro et nous dirigeons vers celle du RER... là où se situe l'agence RATP. Devant la porte "spéciale poussette, gros bagages et fauteuils roulants", j'ai appuyé sur le bouton sans lâcher, comme indiqué. Pendant trois minutes. Et rien, personne ne m'a répondu. Donc, obligés de prendre une autre entrée...
Super, re-couloir. Et pourquoi ne pas passer par le métro pour rejoindre l'Agence? Ah mais non, notre pass' ne fonctionne pas (maudit zonage), de plus le sas spécial pour les "véhicules" est condamné par de gros cadenas et de la rubalise. On demande à la guichetière juste à côté: "Ah non, je ne peux rien. Vous ne pouvez pas passer avec votre poussette. Et moi je ne fais pas les changements sur les Navigo. C'est uniquement le guichet ou l'agence de l'entrée Avenue de France qui peut..."
Rebelote avec l'escalator, en montée cette fois. On pense éviter l'attente au pied de l'ascenseur. Ben, c'est pas gagné. L'autre escalator qui permet de remonter vers la rue Tolbiac est en panne... On est obligé de poireauter. Marche rapide. Voilà l'autre entrée, avenue de France. Je vois de loin l'ascenseur qui est en train de descendre, zut! raté! Et encore les escalators... ou plutôt un seul. Le deuxième (le suuuper long...) est en panne. Il n'y en a qu'un en "montée" et nous on veut descendre en (enfer) bas. Mon mari n'est certes pas Captain America mais pour le coup, avec tout ce bazar il se sent pousser des ailes et il n'a aucun mal à prendre la poussette avec la petite chérie dedans, sous le bras, et hop! Descente rapide des marches. Ouf, le guichet tant convoité est en vue. Il est ouvert (yes!) et il n'y a qu'une personne devant nous (yes, yes!)
L'agent de service est une dame, fort aimable, qui a le grand malheur de nous faire bénéficier d'une panne de son ordinateur (no!) juste quand on allait finaliser la fin de mon abonnement pour le 31 mai. Petite attente, et tout rentre dans l'ordre. Dix minutes plus tard, nous sommes enfin sortis à l'air libre, par l'ascenseur. Bien rempli comme il se doit, l'ascenseur.

Retour à la maison. Après avoir utilisé un ticket (depuis Paris, obligée... et Sophie commençait à montrer des signes de fatigue), ma carte Navigo restant bien au chaud au fond de ma poche. La pauvrette a encore quelques jours de bons et loyaux services devant elle et là, se faire raboter un voyage a du la rendre bien triste. Je l'ai depuis maintenant presque sept ans! ça va me faire tout drôle de ne plus la dégommer à chaque montée dans le bus ou le tramway. Tout un réapprentissage à effectuer!

Verdict de ma matinée "RATP": je suis bien contente de ne pas avoir à utiliser tous les jours le bus, le métro ou le RER pour amener mes enfants à l'école ou faire les courses. Et je dis bravo à tous ceux qui accomplissent cet exploit quotidien qu'est le déplacement avec poussette ou en fauteuil roulant dans les stations/gares. Leur temps de transport n'est pas celui d'un voyageur lambda. Ils doivent prévoir plus large. 
Parce qu'ils leur faut attendre un bus qui n'a pas déjà son quota de poussette dépassé. Ou pas bondé...  Parce que le bus en question est vieux et qu'il a encore une de ces barres en plein milieu de la sortie qui t'empêche de faire rentrer/sortir le véhicule... Parce que l'escalator est en panne ou que l'ascenseur l'est. 
Parce que personne n'est là pour ouvrir ces grrrr... de "portes de service à l'usage des objets volumineux". Tss, pas de ma faute que vos tripodes et vos portes de sortie soient si étroites. Vous pourriez y penser quand vous construisez une gare!
Et puis, n'oublions pas les travaux (de maintenance, de construction, de "je ne sais pas ce que c'est mais on ne peut pas passer par là") et tous les autres retards qu'on a l'habitude d'avoir chaque jour en région parisienne. Bref, il faut tabler sur une sortie de deux heures pour une course qui n'en prendrait qu'une si on est "en bonne santé" et "pas accompagné(e)".

Je ne sais pas vraiment si c'est mieux ailleurs qu'à Paris. Mes souvenirs du métro romain et de celui de Prague tendent à me faire pencher vers un "on a quand même de la chance"... Mais le réseau berlinois de transports en commun est assez pratique.
Quoi qu'il en soit, la France a des améliorations à faire pour l'accueil de TOUS les passagers. Quand on veut l'égalité pour tous, on devrait commencer par s'occuper de problèmes qui concernent une majorité voire tous les habitants. Les projets de transports sont nombreux en ce moment. Ce qui n'est pas du luxe vu que pendant trop longtemps très peu a été fait...

Messieurs et Mesdames les concepteurs de gares, de stations et de machines, pensez à ceux qui galèrent pour escalader les marches du wagon de RER (ce qu'elles peuvent être dangereuses sur le RER C!); ceux qui ne peuvent pas passer par les tourniquets parce qu'ils sont conçus pour des tranches de mie de pain et non des gens chargés ou un peu enrobés; ou bien ceux qui sont fatigués d'avoir à mettre en danger la vie de leurs enfants dans ces escaliers interminables (dans les stations de métro dites "accessibles et équipées") lorsque le matériel électrique est défaillant. Je ne connais pas les statistiques de panne et d'arrêt des escaliers roulants et des ascenseurs, mais les chiffres ne doivent pas être beaux. J'espère juste qu'on prendra mieux en compte tous les usagers et pas seulement ceux qui vont bosser en costard-cravate.

Sur ce, bonne journée. Et bon parcours du combattant à tous les utilisateurs des transports en commun franciliens.

dimanche 19 mai 2013

Vous aimez les chats? Vous allez adorer le "Café des Chats"!

Deuxième portrait de ma série "Ils changent le monde... un peu, beaucoup, passionnément, à la folie!" Aujourd'hui je vous parle d'un projet que je trouve génial: l'ouverture d'un neko café à Paris.



L'idée du Café des Chats dans notre capitale est venu à Margaux Gandelon après avoir vu un reportage sur ces cafés pas comme les autres, très populaires au Japon. Et oui, l'idée vient en fait de ce pays: un café où les clients peuvent manger/boire tout en observant les chats qui y vivent. Et si les chats en ont envie (parce que c'est très indépendant un chat...), on peut même lire son livre tout en caressant un matou, roulé en boule sur nos genoux et ronronnant de plaisir. Moi qui ne peux avoir de chat dans mon appartement -un mari relativement peu à l'aise avec la gente féline et de la moquette au sol...-, ce sera l'occasion de retrouver cette douce sensation qu'est le passage des doigts dans la fourrure d'un chat, une grattouille derrière l'oreille élicitant un ronron de contentement et pourquoi pas une léchouille sur le dos de la main en remerciement.
Elle s'est documenté sur la ronronthérapie (oui, oui, ça existe et c'est très sérieux!) et n'a eu de cesse depuis de mettre en place son projet. Pour cela, elle a décidé de faire appel aux dons avec contrepartie sur le site de crowfunding Indiegogo. Perso, j'ai opté pour le goûter. Ben oui, je suis gourmande, vous l'ignoriez encore?

J'ai d'ailleurs découvert tout un monde dont j'ignorais l'existence grâce à elle. Le financement participatif, j'en avais entendu parlé. Mais je n'avais jamais fait de recherche pour savoir comment cela se passait. Et bien, je dois dire que c'est intéressant et pratique. Certains projets présentés peuvent paraître 'loufoques', d'autres sont pour un public ciblé selon leurs goûts (musique, spectacle, films, etc) et d'autres encore peuvent amener à des changements essentiels dans la vie des personnes instigatrices du projet, etc.

Margaux s'est employée depuis un mois à faire connaitre son projet. Celui-ci a été retenu pour participer au concours "100 jours pour entreprendre". Elle espère le gagner et ainsi permettre au Café des Chats de remporter le prix de 5000 €. Car pour que je puisse aller déguster une pâtisserie assise sur une banquette près d'un chat joueur et recharger mes batteries, Margaux devra d'abord collecter la somme de 40 000 €. D'où le crowfunding dont je viens de parler.

Margaux Gandelon souhaiterait ouvrir le Café des Chats en Septembre 2013


La SPA a accordé toute sa confiance à ce projet. les chats qui habiteront dans le café viendront tous de l'un de leur refuge. Contrairement à ceux du Japon, ceux-la auront toutes leurs griffes (beurk, enlever les griffes d'un chat, c'est comme si on nous coupait un nerf, quelle horreur!). Ils auront au sein du café une pièce rien que pour eux, avec tout le nécessaire pour qu'ils y jouent, dorment et mangent au calme. Et lorsque ces Messieurs Dames se sentiront l'envie d'aller se frotter aux mollets des clients, hop! Ils n'auront qu'à passer le museau par la porte et se faufiler entre les tables pour prendre place sur leur fauteuil préféré, allongé sous les rayons bienfaisants du soleil. Et nous, nous n'aurons plus qu'à laisser leur queue nous chatouiller les genoux et  écouter leurs babillages félins. Miaou, Rmaw, Ronron...
Bien évidemment, il sera interdit de les nourrir. Le régime alimentaire des chats est loin d'être le même que le nôtre. Le sucre contenu dans une part de cheesecake est dangereux pour leur santé... Et ça, Margaux y veillera tout particulièrement. Car ces chats qu'elle adoptera fin août (si tout se déroule comme prévu), elle leur offrira tout le confort et l'amour dont ils ont été privés.

Je lui souhaite de tout coeur de réussir à récolter les fonds nécessaires à l'ouverture de son établissement pas comme les autres. Si vous êtes intéressés par le Café des Chats, soyez sympas, "côtisez"! Et puis, venez découvrir le lieu dès son ouverture.

Il est pas adorable ce logo?

Pour finir, je laisse un de mes personnages de dessin animé préféré vous adresser quelques mots:

"You don't want to make the cat angry!" ("Tu ne veux pas mettre le chat en colère!")


 C'est bien mieux si vous aidez Margaux pour qu'elle "ouvre les portes" de ce café pour nous les chats!



A la demande générale... ma tarte aux poires

Bon, ben voilà... La tarte aux poires a plu, alors je vous donne la recette.

Pour ceux qui me connaissent, je ne suis pas douée du tout pour les gâteaux. Et je suis loin d'être une "masterchef" quand je suis derrière mes fourneaux. Mais bon, j'ai un peu de "feeling" avec la nourriture, ce qui fait réussir mes plats (en général). Je me débrouille aussi avec ce que j'ai sous la main... Particulièrement avec ce qu'il y a dans mes placards.

Tarte poire/amandes/coco:

  • 1 pâte brisée
  • 1 boîte de conserve de poires au sirop
  • 3 oeufs
  • 3 grosses cuillères à soupe d'amande en poudre
  • 3 grosses cuillères à soupe de noix de coco rapé
  • 2 cuillères à café de lait concentré
  • en plus, si vous en trouvez: 2 cuillères à soupe de poudre pour boisson instantanée à la banane (je l'ai acheté en Allemagne, croyant que c'était un équivalent Banania... Il y avait bien la banane mais nulle trace de chocolat. J'utilise depuis comme "ingrédient mystère" dans mes tartes ou dans des omelettes sucrées.)

  1. Étalez la pâte dans un moule et faites cuire à four chaud, à 200°C pendant 5 à 7 min, le temps qu'elle cuise suffisamment pour que le jus des poires ne la rende pas molle.
  2. Dans un bol, cassez les trois oeufs. Ajoutez les trois poudres: amandes, noix de coco et banane; ainsi que le lait concentré. Prélevez trois trois cuillères à café de jus de poire et versez dans le bol avec les autres ingrédients.
  3. Bien remuez la préparation (comme si vous battiez une omelette).
  4. Sortez la pâte du four. Placer les demies-poires de manière plaisante pour le regard, et honnête quant aux parts qui seront coupées...
  5. Déposez la préparation uniformément autour des poires.
  6. Faites cuire toujours à 200°C pendant 15 à 20 min, jusqu'à ce que la tarte soit légèrement dorée. 
Vous pouvez la déguster chaude ou froide selon votre envie.
Bon appétit!

La douce odeur d'une tarte au poire...

Ah!!! Tout l'appartement est tapissé de l'odeur de la tarte poires/amande qui vient de cuire... Un pur délice mais aussi une torture ignoble: elle est pour demain midi! Et je ne suis pas sûre d'avoir le temps d'en déguster un bout avant que mes amis ne se ruent dessus.
Snif. Mais pourquoi? pourquoi? ai-je décidé de faire cette tarte pour le repas de paroisse???
Je suis trop gentille, tiens!


mardi 14 mai 2013

Fête des Mères: laisser l'amertume de côté et mettre en avant l'amour et l'espoir.

Une carte pour l'anniversaire de ma belle-mère, un petit cadeau pour le mariage d'untel, un livre pour Noël, une lettre de condoléance pour une amie ou encore un souvenir pour le Missionnaire qui rentre chez lui... En général, j'ai toujours une idée de cadeau ou de petit mot pour toutes les occasions de la vie. Mais pas cette fois-ci. Je me sens vidée de toute énergie créative, de tout élan lyrique d'amour à coucher sur le papier.

J'aime ma mère. Je l'ai déjà remercié maintes fois pour les sacrifices qu'elle a du réaliser dans sa vie pour pouvoir m'élever. Et aussi pour tous les moments de fous-rires et les soirées cinéma du 31 décembre (une tradition entre nous deux). Elle et ma grand-mère maternelle m'ont aimé, éduqué, aidé à grandir. Parfois, elles ont voulu trop me couver, de peur que je me blesse en prenant ma liberté. A d'autres moments, elles se sont opposées aux choix que je prenaient. Parce qu'elles m'aimaient et pensaient agir pour le mieux.
Les décisions qu'elles ont prises lorsque j'étaient toute petite m'ont conduite en partie à ce que je suis aujourd'hui. Et ma personnalité (mes gènes paternels dirait ma demie-soeur) m'a poussé à être plus curieuse du monde qui m'entoure, à m'émanciper du carcan et voir le monde sous un autre angle. Car malgré tout l'amour que j'ai reçu de leur part, je suis un individu à part entière et je me devais un jour de voler de mes propres ailes. Et j'aime à penser que je suis là, maintenant, celle que j'aspirais à être; plus forte, plus tolérante et plus heureuse qu'elles ne rêvaient que je sois. Toutes leurs espérances étaient belles et partaient de bons sentiments, mais combien elles étaient éloignées de ce que je suis réellement.

Ma grand-mère partie, je me retrouve "face" à ma mère, à ses angoisses, ses appréhensions, ses mauvais choix et son amertume. A 70 ans, et avec toutes les expériences qu'elle a vécu dans sa vie, j'ai l'étrange impression de me retrouver devant une coquille vide, une étrangère. Pardon, je m'exprime mal, une personne qui a le corps de ma mère sans en avoir "la flamme". Il est si douloureux de parler à une femme qui n'est plus que l'ombre et la part obscure de ce qu'elle est à l'origine. De la voir s'enfoncer un peu plus à chaque "conversation" dans une routine minable faite d'illusions et de dénigrements de soi.
Elle avait la possibilité de vivre une fin de vie sereine, sans gros soucis d'argent, et en faisant des activités qu'elle appréciait. Malheureusement, sa "faiblesse" en amour, son caractère suspicieux et inquiet, et le manque de confiance qu'elle a placé en moi (et le trop plein qu'elle a accordé à un autre...) l'ont mené à ce gouffre qui parait sans fond, tant elle s'acharne à creuser chaque jour ce qui pourrait devenir son tombeau.

J'ai mille idées de cadeaux à lui offrir. Toutefois aucun ne pourra la faire revenir des limbes où elle s'est exilée. Je sais que c'est à elle de faire le premier pas, car j'ai essayé tous les recours (légaux) en mon pouvoir. Comme j'ai été maîtresse de mes choix lorsque je me suis émancipée du nid qu'elle et ma grand-mère avaient confectionné pour moi, c'est à ma mère de faire le choix de (re-)devenir elle-même. C'est difficile de sortir de sa zone de confort et de voir toutes ses turpitudes et ses mauvaises actions dans un miroir. Seule, c'est au prix d'un effort surhumain. Avec une main tendue devant soi, le saut en avant n'est plus si effrayant.
J'espère être un jour, très proche je l'espère, cette main tendue pour elle. Elle le sait, je lui ai dit souvent depuis ces terribles neuf mois, depuis que j'ai enfin compris ce qu'elle me cachait et ce qu'elle endure. Il ne lui reste plus qu'à se décider et à accepter que l'abîme du mensonge et du 'matériel' n'est pas le meilleur endroit pour elle et qu'elle n'est pas condamnée à finir ainsi.

Alors pour cette Fête des Mères, mis à part le dessin que mon fils veut lui faire, je ne lui enverrai pas de cadeau, ni de joli bouquet de fleurs ou de carte soigneusement décorée. Non, rien de "frivole", ce serait trop hypocrite vu sa situation.
Juste une lettre sur du papier blanc avec deux phrases: "Maman, je t'aime. Retrouve tes esprits et reviens-moi".

lundi 13 mai 2013

Portrait n°1 : Virginie Gaubal et ses capes d'allaitement

Certains diront que c'est une mode, d'autres que c'est une manière de lutter contre la main mise des grandes entreprises de l'agroalimentaire. Pour moi, allaiter son enfant est avant tout le choix d'une mère, et dans une moindre mesure d'un père. C'est un moment de partage et de tendresse, tout comme peuvent l'être les pauses biberons

J'ai allaité mon premier enfant jusqu'à ses 18 mois, en exclusif au début et une tétée le matin et le soir à partir de ses huit mois dès qu'il est allé chez l'assistante maternelle. Ma fille de treize mois adore pouvoir blottir sa tête contre mon sein et calmer ses poussées dentaires par une tétée réconfortante. On est si bien contre maman.

Toutefois, si pour moi allaiter mes enfants a été très naturel, le faire dans les lieux "publics" n'a pas toujours été aisé. Les habits permettant un allaitement facile et une certaine préservation de mon intimité ne sont pas nombreux... et peuvent être chers. Je n'avait pas envie de refaire toute ma garde-robe! Alors j'ai rusé. Et j'ai aussi acquis "la technique" et "la dextérité" essentielles pour ne pas me retrouver sein nu devant tout le monde. Les bébés sont parfois taquins et lâchent au moment où on s'y attend le moins...
J'ai bien essayé le coup du châle ou du torchon placé sur l'épaule, mais les enfants apprennent très vite à le tirer et à le jeter par terre. A ce moment là je ne connaissais pas encore l'accessoire si pratique qu'est la cape d'allaitement.

Pour mon premier portrait de la série "Ils changent le monde...", j'ai donc choisi une femme (très) active qui a eu l'idée de combiner à la fois l'un de ses talents la couture et une des "actions" qui lui tenait à coeur: le choix de pouvoir allaiter sereinement.

Virginie Gaubal est infirmière en salle d'accouchement. Son travail l'amène à rencontrer des femmes très différentes qui ont toutes comme point commun le fait de devenir mère. Elle-même est maman de deux enfants et elle adore le tricot et la couture. Depuis son adolescence elle a tricoté pour elle, puis les années passant elle a étendu ses créations à son mari et ses enfants. Il y a un peu moins de cinq ans, elle s'est lancée dans la couture.

Virginie Gaubal

Membre de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Virginie rendait visite à des amis de la paroisse de Paris quand elle remarqua à la fin des réunions dominicales une femme au fond de la salle. Au premier abord, elle a pensé que la robe que cette femme portait était assez étrange dans son design... pour se rendre compte rapidement que ce n'était pas une robe mais une grande cape qu'elle portait devant elle. Les mouvements singuliers qui avaient lieu sous ce vêtement n'étaient autre qu'un tout jeune bébé qui tétait au sein de sa mère. Celle-ci lui expliqua que ce type d'accessoire était répandu aux Etats-Unis et permettait aux jeunes mères de pouvoir allaiter tranquillement où qu'elles soient, sans avoir à subir de regards désapprobateurs (tss... comme si allaiter était "racoleur"!) et sans non plus à devoir dévoiler son anatomie aux passants. Le bébé était au calme sans être en surchauffe sous une couverture ou un tissu plus lourd et chaud.

Virginie a adoré cette idée de cape d'allaitement et avec son expérience de tissus jetés en travers de l'épaule que bébé fait tomber si (trop) facilement, elle décida d'en créer pour ses amies qui allaient accoucher.  C'était il y a trois ans. Après de nombreux compliments et quelques commandes de collègues et d'amies, elle se dit qu'il serait peut-être temps de passer à une véritable commercialisation. A la suite d'une petite recherche, elle s'aperçut qu'il n'en existait quasiment pas à la vente en France. 

Alors qu'elle achetait des tissus pour de nouvelles créations sur alittlemercerie.com, Virginie se décida à "sauter le pas". Le 19 mars 2013 elle ouvrit sa boutique Allait-intime sur le site alittlemarket.com, spécialisé dans les produits faits mains.
Elle a opté pour des tissus de qualité, colorés tout en restant "classes". "Ce n'est pas parce qu'on allaite qu'on n'a pas le droit d'être bien habillée et coquette." me disait-elle.




Contrairement à certaines capes vendues outre-atlantique, les siennes sont de proportions moins grandes. Elles arrivent à la taille (et non aux genoux) et permettent aux mères de voir leurs enfants, tout en gardant les mains libres pour bien les soutenir. Elles sont fermées par un passant qui aide ainsi la mère à adapter l'ouverture selon la taille de l'enfant.


Dans la pratique...


J'ai craqué sur ce modèle-là et l'ai offert à une amie qui venait d'accoucher. 

Virginie souhaite pour l'instant se concentrer sur la création de nouveaux modèles, principalement avec des tissus de "saison", plutôt que d'étendre sa gamme de produits. L'été arrive, enfin on espère..., et des capes encore plus colorées vont bientôt voir le jour.
Si vous avez envie de découvrir toutes les créations Allait-intime, suivez les liens:


Parfois il faut peu de choses pour rendre le quotidien de ceux qui nous entourent plus agréable et plus pratique. Virginie a su combiner son talent avec un besoin réel des mères allaitantes. Je lui souhaite du succès et je la remercie. J'ai enfin LE cadeau idéal pour mes copines enceintes qui ont choisi de nourrir leurs bébés au sein.

jeudi 9 mai 2013

Soutenir la recherche française

Au mois de Janvier dernier, Sophie (ma fille de 10 mois à l'époque) a participé à une expérience scientifique au "Labo Bébé": http://recherche.parisdescartes.fr/LBB




Le labo Bébé (voir adresse du site dans l'image) se spécialise dans l'étude du développement moteur et cognitif des bébés et jeunes enfants. Sophie a participé à un test visant à améliorer la compréhension de l'apprentissage d'une langue. Cela aidera pour la prise en charge des malentendants. Sophie est déjà très sérieuse pour sa première expérience scientifique. Elle a écouté des syllabes avec et sans accents toniques. La langue prise comme modèle, en dehors du français, était le thaïlandais! Cette langue possède des accents toniques et une même syllabe, selon comment elle est prononcée, ne signifie pas la même chose.
Sophie a été bien calme pendant le test (cinq minutes, le temps que maman écoute 'Volare' et une autre chanson en italien dans le casque qu'on lui avait remis, pour ne pas gêner l'expérience... tu parles, j'ai failli chanter au moment du refrain!) et son test pourra être pris en compte dans l'étude.

En repensant à cette expérience, je me rend compte à quel point une personne peut faire la différence. Bien sûr, ils verront de nombreux enfants et feront des expériences sur plusieurs mois... Mais chaque bébé qu'ils accueillent dans leur laboratoire a son importance. Pour chaque enfant rencontré, combien de refus de parents? Combien de tests non exploitables? C'est un travail de longue haleine, une oeuvre de fourmis. Et je suis bien contente d'y avoir participé - enfin... que Sophie y ait participé - à notre petit niveau.

Les équipes de recherche scientifique ont besoin d'aide lors de leurs tests. Certains sont tout à fait bénins, d'autres peuvent avoir une part de "danger". Mais quand on pense combien de personnes peuvent être touchées  en bien par les progrès issus de ces recherches: personnes portant des implants cochléaires (pour l'expérience citées plus haut), autres patients atteints de maladies rares, handicapés moteurs et amputés, techniques chirurgicales, etc.

Une de mes voisines travaille à l'institut Pasteur et a dédié sa vie à la recherche médicale. Je l'admire. C'est fastidieux par moment, pas forcement gratifiant et pourtant si important sur le long terme!

Par ces temps de crise, il serait bon que les Français se tournent vers les autres pour rendre service. Ils en oublieraient un peu leurs soucis... et pourraient voir ce qu'il y a de formidable autour d'eux. Etre actif auprès des chercheurs français est une voie que nul ne doit oublier. Pour que notre pays retrouve son "aura" passée, la place de la science française se doit d'être revue par le gouvernement. Et pas que sur les grands chantiers qu'ils ont décrétés (Alzheimer, sida, etc). La France est riche de projets divers et porteurs d'espoir, que ce soit au niveau scientifique ou qu'industriel ou artistique. Tournons-nous vers eux! Apportons-leur notre aide (temps ou argent...)! Et réveillons l'intelligence de notre pays!

vendredi 3 mai 2013

L'adultère mis en avant dans la publicité : Quelle société voulons-nous laisser à nos enfants?

La publicité qui me fait grincer des dents en ce moment: celle mettant en avant un "Site internet pour rencontres adultères".


Cela fait maintenant plus d'un mois que la RATP a accepté qu'une publicité que je qualifierais d'a-morale soit placardée un peu partout. Oui, oui, a-morale et non immorale. Parce qu'à ce niveau-là, ce n'est plus l'opposition à la morale, mais bien l'absence pure et simple de celle-ci. Je ne citerai pas le nom de cette société, parce que leur "produit" me répugne. A force de la voir dans les transports en commun chaque jour, j'ai commencé à réfléchir à la portée de ce site de rencontres très particulières et de leur méthode de communication.

Lorsque mon bus s'est arrêté il y a de cela quelques semaines, j'ai eu sous le nez cette affiche vantant l'adultère. Le nom du site internet fait référence à la fois par son graphisme et son nom à une série télévisée très populaire américaine (j'adore leurs reprises de chanson mais pas le scénario... alors merci internet pour écouter ces musiques) et au jardin biblique où Adam et Eve ont vécus. Le fruit à moitié mangé doit probablement avoir comme but de relier le "produit" à la "tentation" à laquelle Eve a succombé. Surtout qu'ils mettent bien en avant sur cette affiche le fait que ce sont des femmes qui l'ont créé.

Pendant deux secondes, j'en suis restée coite. La poussette a la main, Gabriel qui me demandait pourquoi on ne montait pas dans le bus, j'avais le cerveau en mode "What the heck????" Je suis quand même montée dans le bus, et pendant tout mon trajet je n'ai eu de cesse de me dire que j'avais de la chance que Gabriel ne sache pas encore lire. 

Je ne me voyais pas lui expliquer le sens de cette affiche et des phrases racoleuses qui y étaient inscrites. Et si j'avais eu à le faire, comme j'imagine que plus d'un parent a dû ou devra le faire avec ses enfants dans le métro ou à un arrêt de bus, j'aurais dû expliquer à mon fils que cette affiche était faite pour ceux qui ne veulent pas assumer leurs choix (je suis avec quelqu'un, mais je ne veux pas m'en séparer, pourtant ce n'est pas suffisant, et blablabla...) et ceux qui ont décidé de faire du mal à ceux qui vivent près d'eux (j'ai envie de me faire plaisir et tant pis si ça te blesse). Je sais bien que le monde n'est pas rose bonbon. Néanmoins, je ne vois pas pourquoi je devrais expliquer à mes enfants que l'amour entre deux parents ne veut rien dire pour certaines personnes...

Parce que le problème de cette publicité est bien là: elle vante un "produit" qui est tout bonnement contraire à l'éthique. Faire croire que le bonheur est dans les plaisirs charnels, c'est un leitmotiv déjà ancien. Mais avec ce type de message, on y ajoute aussi le mensonge et le non-respect de son compagnon / sa compagne (qu'on soit marié ou non).

L'adultère n'est pas nouveau, loin de là! Tantôt tabou avec le poids des traditions familiales et religieuses, tantôt mis en exergue dans le vaudeville ou les frasques des personnalités politiques, artistiques ou économiques, l'adultère n'en est pas à son coup d'essai pour faire couler l'encre sombre des passions sur le papier fragile des émotions de ceux qui le vivent et le subissent.

Combien de vies ont été mutilées par le mensonge et combien d'amours ont été bafouées par la violence psychologique muette qui leur a été infligée. Et encore, cette violence dans le rejet de l'Autre (=le compagnon) comme Etre qui serait le seul à satisfaire les désirs aussi bien primaires (le sexe, le quotidien,...) que plus élevés (la communication, l'épanouissement, l'harmonie, le développement des talents,...), en devient  physique. 
Etre trahi(e) par celui/celle qu'on aime peut être vécu par la victime comme un aveu que son existence n'est pas assez "bien" et entraîner une dépréciation d'elle-même. Et dans d'autres cas, la victime se sent souillée, sa douleur émotionnelle se mêlant à une douleur quasi-physique. Si cette personne était consentante à être une compagne/ un compagnon, la révélation de l'adultère peut l'amener à se sentir comme "violée", dépouillée de tout libre-arbitre. Je vois bien la victime dire dans ce cas: "Je voulais vivre un amour sincère et entier, et j'ai en fait vécu une contrefaçon de relation amoureuse."

Même si les mariages dans les siècles passés étaient bien loin d'être tous des unions basées sur l'amour, la fidélité au conjoint et le maintien d'un équilibre familial et filial étaient requis (dans nos sociétés européennes). La quête du conjoint aimé et choisi par opposition à celui "subit", a poussé les sociétés occidentales à aller chercher les émotions, les désirs et les passions avant tout autre chose. Ou plutôt une idée de liberté égoïste et des buts à courts termes. On ne veut plus des mariages imposés par la famille, alors on décrète les amours faciles sans obligations. On tente de nouvelles expériences sans vouloir réfléchir aux conséquences qu'elles pourront avoir sur nous ou sur notre entourage. C'est tellement mieux que le code moral/religieux si strict d'avant!
Les déconvenues sont nombreuses pour ceux qui agissent de la sorte. Certains s'en rendent compte rapidement: une MST vient mettre leur santé en péril; ils n'arrivent plus à concilier vie professionnelle et vie personnelle avec le paramètre "amant/amante" en plus dans l'équation; un enfant naît et ils doivent du jour au lendemain l'élever seul(e)...
D'autres ne le réalisent que vers la fin de leur vie, lorsque c'est l'heure des bilans, et que le livre de comptes est en total déficit. Entre temps, ils auront eu l'opportunité de se faire beaucoup de mal et d'en faire aux autres.

Pourtant, entre ces deux extrêmes, il y a de la marge pour des relations harmonieuses et une société basée sur des valeurs morales respectant à la fois le devoir de filiation (les traditions) et le besoin de liberté et d'amour (les aspirations). Pour moi, ce ne sont pas des concepts antinomiques. Je les perçois même comme complémentaires, nécessaires à un équilibre intérieur et un épanouissement personnel, et également comme fondement d'une société tournée vers le bien-être des individus qui la composent, avec une vision de ce qu'elle souhaite accomplir.
Quand une personne n'a pas de vision d'avenir (et je ne parle pas du salaire qu'elle aura en fin de carrière), elle aura plus de facilités à se laisser porter par les vagues, dérivant en haute mer où elle se sentira trop seule et dépérira, ou s'échouant sur les récifs qui lacéreront lequel son corps, lequel son esprit ou encore lequel son coeur...
L'individu qui a un but nagera contre vents et marées pour atteindre le port, en sécurité. Il rencontrera des difficultés, aura des moments de faiblesse, mais ne renoncera pas.

Il en est de même en amour. Lorsqu'on a une idée des caractéristiques de la personne qui nous correspondrait (son caractère, sa personnalité, ses aspirations), on recherchera une relation avec une telle personne. On pourra expliquer à celui/celle qu'on rencontre quel est ce but qui nous anime, et ainsi vérifier si une relation est possible sur le long terme. Bien sûr de très nombreux autres facteurs entrent en compte: l'aspect de la personne, son intelligence, ses goûts, ses talents, ses origines familiales (ah, la famille!), etc.
Néanmoins, plus la relation est sincère et honnête au départ, moins de problèmes verront le jour. Oh, des épreuves il y en aura. Il en a toujours! Mais la communication tout au long de la vie commune et le choix réfléchi du début de la relation apaiseront bien des ouragans et anéantiront bien des obstacles.

Les chaînes du mensonge et de l'adultère ne trouvent de proies que si nous les laissons s'enrouler autour de nous. Montrer aussi facilement à tous ce qui est une faiblesse et un acte d’égoïsme, indique combien nos sociétés dites "civilisées" ont perdu en visions d'avenir et en idéaux. 
Nombreux sont ceux qui refusent cette déliquescence. Rien n'est perdu d'avance. Si chacun décide de retrouver les fondements de notre République et d'affirmer que notre société peut encore avoir des projets et le souhait d'apporter le bonheur (le vrai, pas l'extase éphémère des plaisirs furtifs), alors nous ne verrons plus sur les panneaux publicitaires des affiches ventant les relations extraconjugales. Les annonces pour les projets de nos communes, la mise en avant des réalisations de nos entreprises et les rêves des gens les remplaceront. 
Et nous pourrons enfin répondre aux questions de nos enfants sans éprouver la peine et la honte de leur expliquer que notre monde est sur le déclin... et que rien n'est fait pour améliorer les choses.